Le réalisateur Philippe Lioret (« Tenue correcte exigée », « Mademoiselle », « Je vais bien ne t’en fais pas », etc.) tourne, depuis la mi-février, « Welcome », son nouveau long métrage. Un film intégralement réalisé dans la région, avec Vincent Lindon et Au- drey Dana. Le tournage utilise deux nouveaux studios sur le pôle image de Tourcoing.
Pour impressionner sa femme et la reconquérir, Simon (Vincent Lindon), maître nageur à la piscine de Calais, prend le risque d’aider en secret un tout jeune clandestin irakien qui veut traverser la Manche à la nage, juste pour retrouver et aller vivre avec la femme qu’il aime.
Trois villes Produit par Christophe Rossignon, Nord-Ouest Production, (Joyeux Noël, La Haine, L’Odeur de la papaye verte, Une hirondelle a fait le printemps, Azur et Asmar…), le film se tourne dans la région jusqu’à la mi-avril.
Trois villes de tournage (Calais, Wattrelos et Tourcoing) ont été choisies et le centre régional des ressources audiovisuelles (CRRAV), dont le comité de lecture a été séduit par le scénario, a décidé de s’investir à hauteur de 175 000 E sur un budget de 9,5 ME, dont 1 M E dépensé dans la région le temps du tournage.
Christophe Rossignon, visionnaire homme du Nord émigré à Paris, est heureux de pouvoir venir dans la région pour un film qui y sera complètement tourné. La raison ? La communauté urbaine de Lille vient d’ouvrir les deux studios de tournages installés sur le pôle image de Tourcoing.
Welcome inaugure la structure. Plus besoin de devoir repartir à Paris pour tourner en studio. « Vous n’avez pas à rougir de vos équipements », lance le producteur avec un ironique mais sincère « Chti is beautiful ».
Une vingtaine de techniciens, deux cents figurants et des décorateurs de la région auront bénéficié du tournage de Welcome.
Magie de la lumière Ces deux studios permettent ainsi d’étoffer l’offre en matière de tournage dans la région. Déjà, le CRRAV bénéficiait d’une base de donnée impressionnante en matière de décors naturels, de techniciens, de comédiens et de figurants, le Pôle-Stud est un complément indispensable. Pouvoir créer des décors répond aux demandes des réalisateurs qui étaient obligés de repartir à Paris pour enregistrer des scènes. Ce ne sera plus le cas avec les deux studios de 200 m² et 500 m².
Et l’accueil des équipes durant le tournage ? « On a été touchés par la bonne volonté des Calaisiens. » Christophe Rossignon note quand même qu’il est « plus difficile de tourner dans le port qu’à l’Élysée ». Et il est bien décidé à tout faire pour inciter d’autres réalisateurs à venir tourner chez nous « pour la magie de la lumière ». Les maîtres flamands n’en profitaient-ils pas en leur temps ? •
CHRISTIAN VINCENT
source : La voix du nord