Quand les prix du pétrole flambent et que le pouvoir d'achat est en
berne, utiliser sa voiture devient presque un luxe. Alors que certains
automobilistes réfléchissent à deux fois avant de prendre le volant
d'autres semblent avoir trouvé la parade à l'ère du pétrole cher. Au
lieu de se rendre à la pompe et de débourser 1,50 euros pour un litre
de Gazole, ils font le plein de carburants au supermarché et
remplissent leur réservoir d'huile
de colza ou de tournesol. Les plus organisés font même la tournée des
restaurants et récoltent au fond des friteuses des litres de graisse
usagée.
L'engouement pour cette alternative verte laisse cependant les mécaniciens sceptiques. " Je déconseille ce procédé surtout pour les nouveaux moteurs, explique Georges, mécanicien chez Renault à LCI.fr. L'huile
est plus épaisse que le gazole, elle encrasse donc les moteurs ce qui
provoque inévitablement des pannes. En plus, je me souviens d'une
Renault qui roulait à l'huile de friture, c'est désagréable, ça empeste! c'est insupportable!", poursuit-il.
"Roule ma frite"
Pour Georges Martinez, un des responsables de l'association "Roule ma frite", les problèmes techniques rencontrés par certains utilisateurs d'huile végétale sont liés à un mauvais recyclage du carburant. "Evidemment, si on utilise de l'huile sans la traiter ou qu'on la recycle à la va-vite dans son petit garage, ça peut créer certains dysfonctionnements" explique cet écologiste convaincu à LCI.fr.
Au
quotidien cette association présente dans sept villes de France,
organise des tournées dans les restaurants au cours desquelles elle
récolte des centaines de litres d'huile
de friture usagée. Par la suite, l'organisation recycle le produit
qu'elle revend à ses adhérents entre 40 et 60 centimes le litre. "Quand c'est bien fait, il n'y a aucun risque!" assure Georges Martinez qui roule à l'huile végétale depuis de nombreuses années "En plus, nous avons déjà au moins un millier d'adhérents, ça marche vraiment".
Peut-être, mais ce carburant est encore illégal en France. Cette
dernière n'ayant notamment pas transposé en droit français une
directive européenne de 2003 sur les biocarburants.