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Fusillade de Carcassonne: polémique après la démission du général Cuche l
Par Hervé GAVARD AFP - il y a 32 minutes
MONTPELLIER
(AFP) - Le sergent du 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de
marine (RPIMa), qui avait blessé dix-sept personnes en tirant à balles
réelles au fusil d'assaut sur le public dimanche à Carcassonne, a été
mis en examen mardi pour "blessures involontaires" après deux jours
d'une enquête qui ont permis d'éclaircir certains aspects de la
fusillade.
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chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bruno Cuche, a quant
à lui payé au prix fort cette bavure sanglante, par sa démission,
annoncée laconiquement mardi par l'Elysée.Nicolas Sarkozy
"n'a jamais visé l'institution" militaire et ses critiques portaient
uniquement sur "l'incident" de Carcassonne, a assuré le ministre de la
Défense Hervé Morin au sujet de propos du chef de l'Etat après la
bavure militaire au 3e RPIMa. "Le président de la République a parlé de
l'incident il n'a jamais visé l'institution" militaire, a déclaré M.
Morin sur Europe 1."J'étais
présent, il vaut mieux arrêter de raconter n'importe quoi", a-t-il
poursuivi. "Ce qu'a visé le président de la République en disant +tout
ça n'est pas responsable+ ou +tout ça n'est pas professionnel+ ce
n'était pas l'institution (militaire), c'était le fait divers en
lui-même". Les propos en cause, rapportés notamment par les sites
Internet du Point et de Libération, visaient, selon ces derniers, le
général Bruno Cuche, numéro un de l'armée de terre, démissionnaire
mardi.Le député européen socialiste Vincent Peillon a demandé
mercredi "la démission" du ministre de la Défense Hervé Morin après la
bavure au 3e RPIMa de Carcassonne qui a fait 17 blessés dimanche. "Ca
serait quand même plus logique que ce soit le ministre de la Défense
qui démissionne", a déclaré M. Peillon sur i-Télé alors que le chef
d'état major de l'armée de terre, le général Bruno Cuche, a démissionné
mardi après ce grave incident.L'auteur des tirs, un
sous-officier de 28 ans, dont l'identité n'a pas été révélée a été
suspendu de ses fonctions mardi. Il lui est reproché d'avoir provoqué,
lors d'une démonstration dans l'enceinte du 3e Régiment Parachutiste
d'Infanterie de Marine des "blessures involontaires ayant entraîné une
incapacité totale de travail (ITT) de plus de trois mois", a indiqué
son avocat, Jean-Robert Phung.Une circonstance aggravante a été
retenue à son encontre pour "non-respect des règles de sécurité", en
l'occurence l'usage de balles réelles lors de la démonstration. "Une
négligence qu'il reconnaît et qu'il assume", a souligné Me Phung.Le sergent, qui a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire, encourt trois ans d'emprisonnement, a ajouté Me Phung.Ces
balles réelles avaient été gardées "délibérément" par le sous-officier
à l'issue d'une séance de tirs organisée plus tôt dans le mois sans que
l'on sache dans quel but, a révélé le procureur de la République de
Montpellier, Brice Robin.Pourtant, "l'obligation militaire
impose, lorsqu'on a une séance de tirs comme celle que le sergent a eue
vers le 20 ou 21 juin, que l'on restitue les munitions qui n'ont pas
été utilisées", a précisé M. Robin.Le sergent "estime qu'il a
oublié de les restituer", affirmant que "c'est la première fois que
cela lui arrivait", a noté le procureur, pour lequel le drame relève
d'une "erreur humaine".Selon l'enquête, le jour de la fusillade,
alors que l'on en était à la sixième démonstration des journées portes
ouvertes à la caserne, le sergent, qui avait en sa possession plusieurs
chargeurs, en a complété un avec des balles à blanc, alors que les
balles réelles qu'il avait gardées se trouvaient déjà dedans.Selon le procureur, le chargeur contenait quinze à vingt balles réelles.Quand
le sergent "a tiré, il a d'abord tiré des balles à blanc, puis les
balles réelles", en direction d'un terroriste fictif surgi au milieu de
la foule.La justice s'interroge sur ce scénario qui ne lui
"paraît pas normal" puisqu'il a été mis en place au mépris de toute
règle de sécurité, a fait remarquer M. Robin. En tout état de cause,
"on est certain que lors des trois dernières représentations, la
situation était identique", a assuré le procureur, qui dispose de
films, dont un tourné "en temps réel" par un militaire, pour l'enquête.La
hiérarchie du régiment devrait être entendue dans le cadre de
l'enquête, au même titre que les victimes et les témoins de la
fusillade, "de façon à ce qu'on arrive à cerner les responsabilités de
chacun", a dit le procureur."Il appartiendra au juge de définir les charges qui pèsent sur tel ou tel membre de l'institution", a souligné M. Robin.Pour l'heure, le sergent, seule personne mise en examen dans cette affaire, est astreint à résider à Carcassonne.Il
se sent "soulagé" depuis qu'il a appris "qu'aucun pronostic vital n'est
engagé concernant les victimes", a déclaré Me Phung. "C'était sa grosse
préoccupation. Il a été d'une dignité parfaite en disant: +J'assumerai
ce que j'ai à assumer. J'ai fait une faute professionnelle énorme+".Dans
un communiqué mardi soir, le général Bruno Cuche a affirmé que sa
décision de démissionner était "exclusivement liée" à l'affaire de
Carcassonne. Le chef d'état-major de l'armée de terre devait quitter
ses fonctions cet été et devenir gouverneur des Invalides.La
démission du général Cuche a été annoncée alors que le ministre de la
Défense Hervé Morin lui avait demandé le matin même de prononcer à
"titre conservatoire" des "sanctions immédiates" dans l'affaire de
Carcassonne, "sans attendre les conclusions des enquêtes judiciaire et
de commandement".