L'incident serait-il plus grave qu'annoncé ? L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) demande vendredi à Socatri de suspendre l'activité de sa station de traitement à Tricastin,
dans le Vaucluse, qui est à l'origine d'un rejet accidentel
d'uranium lundi soir. L'Autorité demande aussi à la société de prendre
des "mesures immédiates de mise en sécurité" de cette station. "Le collège de l'ASN s'est réuni pour prendre une décision imposant à Socatri
la suspension de l'arrivée d'effluents dans la station de traitement à
l'origine de la pollution et des mesures immédiates de mise en sécurité", précise l'ASN.
Les inspections menées jeudi par l'Autorité ont notamment révélé que "la mise en sécurité destinée à empêcher toute nouvelle pollution n'était pas complètement satisfaisante" et que "les
conditions d'exploitation lors de l'incident présentaient des
irrégularités par rapport aux dispositions réglementaires applicables". "Ces constats donneront lieu à l'établissement d'un procès-verbal qui sera transmis à Monsieur le procureur de la République", ajoute l'ASN.
Pêche et baignade interdites
L'incident,
qui s'est produit lundi, n'a été signalé à l'ASN que plus de huit
heures après, mardi matin. Les communes concernées n'ont été prévenues
que mardi en milieu de journée, soit 12 heures après. Les associations
écologistes se sont étonnées de ce retard et estiment que la Socatri a délibérément dissimulé l'incident.
Jeudi,
la préfecture a annoncé le maintien des mesures de précaution prises
après l'incident. Elles interdisent la consommation et l'usage d'eau
issue de captages privés sur les communes de Bollène, Lapalud et
Lamotte-du-Rhône, au sud du Tricastin.
La pêche, la consommation de poisson et les activités nautiques et de
baignade sont également interdits sur les trois cours d'eau et étangs,
ainsi que l'irrigation provenant de ces cours.
D'après agence