BRADERIE |
Hier matin, il y avait ceux qui cherchaient la bonne affaire et ceux... qui voulaient retrouver leur voiture. Pour cause de braderie, plus de soixante-dix voitures ont été enlevées du centre-ville à partir de 5 heures du matin. Leurs propriétaires ont dû les récupérer au parking Lacuzon, sous le pont Villars, après s'être rendus à pied (forcément !) jusqu'au commissariat. Quand la journée commence mal...
Regards compatissants et mines défaites dans le hall d'accueil du commissariat central de Valenciennes. Fabien, ingénieur en informatique, attend le procès-verbal dûment signé et tamponné qui va lui permettre d'aller chercher sa voiture, enlevée dès 6 heures du matin place de l'Esplanade et envoyée au parking Lacuzon.
Une fois passée la surprise de se retrouver temporairement piéton, Fabien a téléphoné à son employeur pour demander une demi-journée de repos forcé. Il prend les choses avec philosophie : « Les panneaux d'interdiction, je n'aurais pas dû les louper, ils étaient sur tous les poteaux ! Mais je suis rentré tellement tard, hier soir... » Son homologue, une jeune femme qui s'apprêtait à chiner, est un peu plus circonspecte. Place du Hainaut, elle affirme que rien n'indiquait l'interdiction de stationner, ce qui corrobore la thèse d'Emmanuel, qui peste contre la mauvaise signalisation. « En plus, ils ne laissent rien après leur passage, pas un mot ! Je me suis vraiment demandé où était passée ma voiture. » Les choses sont nettement plus graves pour le monsieur qui campe dans la file d'attente, les mains dans les poches. Sa voiture a été purement et simplement volée, vendredi soir, à Raismes. Et maintenant c'est son épouse qu'il recherche ! « Elle est rentrée au commissariat pour porter plainte et je ne la trouve plus. » Une retraitée est aussi perdue que lui. Vers 10 heures, elle s'est garée « deux minutes, pas plus » devant le buffet de la gare pour déposer sa fille et, le temps de lui dire au revoir sur le quai, son véhicule a pris la poudre d'escampette. La dame est épuisée d'avoir tant marché pour aller à la police et elle ne sait plus à quel saint se vouer : « J'avais laissé mon sac dans le coffre. Maintenant, je n'ai rien sur moi : pas un sou, aucun papier. Et j'ai soif. » En plus, il faudrait qu'elle ait sa carte grise pour avoir le droit d'aller reprendre sa voiture au parking Lacuzon. « Mais, comme tout le reste, c'est dans le coffre. Et je ne sais même pas le numéro d'immatriculation, alors... » Alors, l'affaire se corse durement tandis que Fabien repasse devant l'Esplanade pour aller s'acquitter des frais de dépannage (91,47 €) et de son amende pour stationnement gênant (35 €). Heureusement, l'une des deux sociétés a investi dans un terminal bancaire, ce qui lui permet de payer par carte et d'éviter d'aller, une nouvelle fois, en centre-ville, pour retirer du liquide. C'est au moins ça de gagné