Yerdua Admin
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| Sujet: Le beffroi de Bergues, quelle star ! Lun 19 Mai - 16:04 | |
| Le beffroi de Bergues, quelle star ! vendredi samedi DIMANCHE Vendredi vous le reconnaissez ? Oui, c’est bien lui. La star muette du plus célèbre des films français. L’autre géant, de pierre celui-ci, qui trône sur la Grand-Place de Bergues. Si, dans nos mémoires, il restera le complice discret du gentil facteur de « Bienvenue chez les Ch’tis », le beffroi de la petite cité flamande en a vu bien d’autres avant l’arrivée de Dany Boon et son équipe. Symbole des libertés communales, il raconte à lui seul l’histoire de la ville fortifiée. Et quelle histoire puisque Bergues en est à son troisième beffroi ! Le premier, construit en 1112, a été détruit en 1383 lors de la prise de la ville par les Français. Fin du XIVe, un deuxième beffroi, le plus beau de France disait-on, est édifié. Il connaîtra diverses vicissitudes, avant d’être dynamité lors de la Seconde Guerre mondiale. Qu’à cela ne tienne. Un troisième beffroi sera inauguré le 2 juillet 1961. Certes moins élégant que son prédécesseur. Mais pas dénué d’intérêt pour autant. Vêtu d’une belle robe de brique jaune, il est coiffé d’un campanile, qui serre amoureusement entre ses bras de bois un carillon de 50 cloches. OAS_AD('Position1'); | Chaque lundi matin...
Ah ! Il faut entendre Jacques Martel, carillonneur en titre, évoquer ces 6 tonnes et quelque de bronze. De la plus grosse cloche, une tonne et demie, à la plus petite, tout juste quatorze kilos, il les connaît comme ses filles et ne se fait jamais prier pour les faire chanter. Quitte à grimper, à deux ou trois reprises par jour parfois, les 193 marches qui mènent à la petite cage de verre contenant le traditionnel clavier à « coups de poings » et son pédalier. Il est seul au monde, tout là haut, mais sait bien qu’il lui suffit de changer de lunettes et de choisir une partition pour que la musique inonde la ville et ses alentours, jusqu’à 5 km à la ronde quand les vents sont favorables. Comme une pluie de notes descendue du ciel, que les habitants reçoivent tel un cadeau, attendu ou non. Ainsi, chaque lundi matin, de 11 h à 12 h, alors que le marché bat son plein, le carillonneur donne son aubade. Les yeux se lèvent, les oreilles se dressent, les conversations s’interrompent à la terrasse des cafés, le temps que la magie opère. Mais, au fait, est-ce bien ce carillon berguois que l’on entend dans le plus célèbre des films français ? En partie, oui. Mais pas uniquement. Le carillonneur de Douai, qui a réalisé les prises son du film (eh oui, Dany Boon joue en play-back !), a aussi et surtout enregistré dans sa bonne ville, sur son instrument de prédilection. Quant aux scènes tout en haut du beffroi, elles ont en fait été tournées... en studio, au sud de Paris, faute de pouvoir déplacer poutres et cloches pour coller au scénario. Inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco en juillet 2005, le beffroi de Bergues mérite amplement une petite visite, ce dimanche à l’occasion de la ducasse, le 8 juin pour la brocante annuelle ou lors d’une radieuse journée d’été. Vous le rapporterez peut-être en miniature, avec ou sans le calicot « Annabelle, je t’m... » Mais vous emporterez forcément avec vous, dans un coin de mémoire, l’une des trois ritournelles qu’il égraine à chaque heure, chaque demi-heure et chaque quart d’heure. Comme pour réensemencer encore et toujours cette féconde terre flamande. • ANNE TOMCZAK | |
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